Le numérique, comme toute activité humaine, génère une pollution considérable. Le fait de communiquer ou de naviguer sur le web contribue à cette pollution : email, streaming, visioconférence, navigation internet…
La pollution numérique, c’est quoi ?
Ne bouge pas je t’explique. La pollution numérique englobe la fabrication et l’utilisation d’appareils nécessaires au fonctionnement d’internet (data center, câble, box, etc.), ceux utilisés pour naviguer (smartphone, ordinateur, montre, etc.) et les habitudes des utilisateurs, comme le streaming vidéo ou le jeu en ligne.
Obsolescence programmée, frénésie d’achat, multiplication des usages nous incitent à acheter de nouveaux appareils. Pourtant, leur fabrication est bien plus polluante que leur usage. La fabrication d’un ordinateur nécessite 240 kg de combustibles fossiles, 22 kg de produits chimiques et 1,5 tonne d’eau. Celle d’un smartphone nécessite plus de 70 matériaux (dont +50 métaux) et elle représente 80 % de l’énergie utilisé sur tout son cycle de vie. (Source : ADEME, Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie)
Il devient urgent de limiter l’achat de matériel neuf. Moins de fabrications, c’est aussi moins de transports et donc de pollution. Les matières premières (dont l’eau) nécessaires au numérique sont de plus en plus limitées, préservons-les.
Internet en quelques chiffres
Internet et son réseau tentaculaire
En 2021, 99% du réseau internet passe par les câbles sous-marins. Ce qui représente 420 câbles totalisant 1,3 million de kilomètres, soit plus de trois fois la distance Terre-Lune. Un d’entre eux bat tous les records, celui qui relie l’Asie du Sud-Est à l’Europe de l’Ouest par la mer Rouge (SEA-ME-WE 3) avec une longueur de 39 000 kilomètres.
Internet, toujours plus de sites !
Chaque jour de nombreux sites sont mis en ligne. “Internet Live Stats” recense en août 2021 plus de 1,88 milliard de sites en ligne, dont environ 80 % sont inactifs. En 2024, nous sommes a plus de 1,98 milliard de sites internet. Soit une augmentation 5,32 % en 3 ans.
En 5 ans (2017 > 2020), le poids des pages web mobile à augmenté de 285 %. Faut dire qu’en 2018, les vidéos représentaient en moyenne 60 %, les images 23 % et les scripts 14 % du poids total d’une page web. Entre 2020 à 2022 le poids moyen d’une page web a augmenté de ±14 %. Tous ces chiffres n’ont cessé d’augmenter depuis. Source : Http Archive (2018 – 2020 > 2022) et Statistica (2021).
En 2020, le poids moyen d’une page web est de quasi 1 Mo (0,9375 ko pour être exact) en tête du podium, les images (125,125 Ko), le javascript 55,5 Ko, le CSS 8,5 Ko, le HTML 3,25 Ko. Dans ce calcul ne sont pas pris en compte les typographies et les vidéos.
Toujours plus d’utilisateurs et d’appareils connectés
Selon Doreen Bogdan-Martin, en 2022, 5,4 milliards de personnes sont connectées à internet, soit 67 % de la population mondiale. Et le nombre d’appareils numériques que nous possédons ne cesse d’augmenter. Si on retire les personnes de moins de 15 ans et ceux de plus de 70 ans, le taux d’équipements monte à 15 appareils par utilisateur (source : iNUM du collectif GreenIT.fr).
Internet : énergie et Gaz à Effet de Serre (GES)
Selon l’ADEME, si internet était un pays, il serait le 3e plus gros consommateur d’électricité au monde, derrière la Chine et les États-Unis. À lui seul internet représente environ 4 % des émissions de GES dans le monde. Soit 2 fois plus que l’aviation mondiale. Sans le savoir, en regardant ta série en streaming, tu émets autant qu’un vol Paris – New-york !