L’IA est complaisante : elle ne remet rien en question
Certains réduisent encore l’identité graphique à ce qui est manifeste : le logo. Ce qui amène à croire qu’une IA capable de générer des images peut produire, à elle seule, non pas seulement un logo mais une identité visuelle complète et satisfaisante.
Une démarche globale
En réalité, une identité graphique va bien au-delà d’un simple logo. Elle s’ancre dans une réflexion stratégique : ton positionnement, tes valeurs, ta singularité. Un bon designer graphique confronte tes idées, les met en perspective avec ton marché et tes concurrents, puis construit un socle de marque solide. Une IA, elle, se contente d’exécuter : elle valide tes préférences telles quelles, sans jamais les remettre en question ni les affiner.
Un résultat en décalage avec ton besoin
Avec une IA, tu obtiens facilement une identité qui flatte tes goûts… mais qui reste générique, interchangeable, et déconnectée de ton contexte réel. Par exemple, si tu demandes plusieurs logos avec un lion, tu verras toujours les mêmes formes revenir, les mêmes clichés ressassés : normal, l’IA puise dans les mêmes bases de données que tout le monde.
Résultat : ton logo finit par ressembler à celui de milliers d’autres. Pire, il peut être complètement hors sujet. Imagine une petite boutique d’alimentation bio qui se retrouve avec un logo ultra-tech, ou l’inverse : l’incohérence saute aux yeux et sape immédiatement la crédibilité. Or, une identité visuelle ne sert pas à décorer : elle doit créer un lien, marquer les esprits et inspirer confiance. Son unicité et son caractère mémorable sont essentiels pour capter l’attention et fidéliser la clientèle.
En bref, l’IA donne l’illusion d’une solution simple et rapide, mais ce qu’elle produit reste souvent lisse, répétitif et incapable d’imprimer durablement les mémoires.
Des livrables séduisants mais inexploitables
a. Des fichiers au format inutilisable
Les images générées par IA sont rarement exploitables pour le web et c’est pire pour l’impression qui nécessite une excellente résolution d’image. Si l’image générée est agrandi, le logo pixelise et perd en qualité. De plus, sans fond transparent, le logo est limité à être utilisé sur fond blanc ou à avoir un cadre blanc autour. Une contrainte qui peut rapidement devenir un frein pour la création de tes futurs supports de communication. Résultat : un visuel bas de gamme, inutilisable sur des supports grands formats.
Les images générées par IA sont rarement adaptées au web, et encore moins à l’impression, qui exige une excellente résolution d’image. Dès que tu agrandis le visuel, le logo se pixelise et perd toute netteté. Autre limite : la plupart de ces images n’ont pas de fond transparent. Résultat, ton logo ne peut s’utiliser que sur fond blanc… ou avoir un vilain cadre blanc. Bref, pas terrible. Cette contrainte complique la réalisation de supports de communication en bridant ta créativité.
Au final, tu te retrouves avec un visuel de mauvaise qualité, inutilisable dès qu’il s’agit de produire des supports grands formats ou imprimés.
b. Pas de système graphique, juste un logo
Une identité visuelle ne se limite pas à un logo. Celui-ci n’est qu’un élément d’un ensemble plus vaste : un véritable système graphique. Pour être efficace, ce système doit comprendre :
- Des déclinaisons adaptées : version sur fond transparent, en blanc, en nuances de gris (pour l’administration), ou encore dans différentes orientations et formats adaptés pour le web et l’impression.
- Une palette de couleurs cohérente et accessible, avec des contrastes suffisants pour rester lisible et harmonieux.
- Des typographies définies pour les titres et les textes courants, accompagnées d’une échelle de titres pour structurer l’information.
- Des règles d’usage précises, garantissant la cohérence et la lisibilité sur tous les supports : taille minimale, associations de couleurs autorisées, marges de protection, etc.
Sans ce système, le logo reste isolé et perd rapidement de son impact. L’IA ne fournit pas ces éléments. Chaque support devient un improvisation, entraînant perte de cohérence, d’impact et d’efficacité.
Pour en savoir plus : Pourquoi faire une identité visuelle plutôt qu’un logo seul.
c. Questions d’éthique et de propriété intellectuelle
Confier votre identité graphique à une IA soulève plusieurs enjeux légaux et éthiques :
- Propriété des créations : Qui possède réellement les droits sur un visuel généré ? Les termes d’utilisation des plateformes peuvent limiter les droits d’utilisation, voire interdire certaines utilisations commerciales.
- Droits d’auteur et licences : Les IA s’inspirent de millions de sources. Votre visuel peut ressembler fortement ou contenir des éléments proches de créations protégées, exposant à des litiges.
- Responsabilité et traçabilité : En cas de conflit, il est difficile de déterminer le responsable. Est-ce l’utilisateur, le prestataire de l’IA ou la machine elle-même ?
Même séduisant, le visuel peut se révéler juridiquement fragile, compromettant son utilisation sur tous vos supports.
d. Enjeux environnementaux : un coût caché mais réel
Au-delà du juridique et du technique, l’IA a un impact écologique invisible mais significatif :
Consommation d’eau
Les centres de données utilisés pour l’IA nécessitent d’énormes quantités d’eau pour le refroidissement. Par exemple, un centre de 100 MW peut consommer 2 millions de litres par jour, soit la consommation de 6 500 foyers.
Consommation électrique et émissions de CO₂
- Générer une image consomme en moyenne 0,5 Wh, équivalent à 30 minutes de fonctionnement d’un réfrigérateur.
- Certains modèles peuvent consommer jusqu’à 0,29 kWh par image, générant des émissions équivalentes à parcourir 160 km en voiture.
Multiplication des essais
Pour obtenir un visuel satisfaisant avec une IA, il faut souvent multiplier les essais. Mais chaque tentative consomme de l’énergie, de l’eau et augmente l’empreinte carbone. Des impacts souvent ignorés par l’utilisateurs. Résultat : l’impact environnemental grimpe en flèche. Et ici, on ne parle que de l’utilisation… pas du coût colossal de l’entraînement des IA.
L’IA peut produire de belles images, mais elles restent souvent inexploitables, juridiquement fragiles et coûteuses pour la planète.
Le coût caché : devoir repasser par un designer
Utiliser une IA peut sembler rapide et économique. Mais souvent, le résultat n’est pas exploitable tel quel. Très vite, tu dois faire appel à un designer pour corriger : vectorisation, déclinaisons, ajustements, voire refonte complète… Au final, la facture se rapproche souvent du coût d’une vraie création d’identité graphique, avec en prime du temps et de l’argent gaspillés en chemin.
Intervenir à la fin du projet place le designer dans une position inconfortable : simple exécutant. Le positionnement, les valeurs ou la stratégie qui devraient guider la création laissé de côté.
Et quand le designer intervient en bout de course, il se retrouve cantonné à un rôle d’exécutant. Alors que le positionnement, les valeurs, la stratégie visuelle devrait guider tout le travail du designer graphique.
Là où l’IA peut être utile, c’est comme outil de visualisation, pour clarifier les idées ou aligner une équipe. Mais ce travail peut tout aussi bien être fait avec un designer lors d’un atelier de cadrage, sans limites techniques ni juridiques.
En réalité, l’IA ne fait que retarder l’inévitable : l’intervention d’un designer humain pour construire une identité stratégique, solide, cohérente et différenciante.
La valeur ajoutée d’un designer
Un designer graphique est bien plus qu’un créateur d’images : c’est un partenaire stratégique. Dès le départ, il apporte un regard critique et analytique sur ton contexte, tes concurrents et tes valeurs. Il fait émerger ta singularité et la traduit visuellement.
Contrairement à un logo généré par IA, qui reste une belle image figée, sans avenir, le designer construit une identité comme un système vivant et évolutif, capable d’accompagner la croissance et les mutations de ton entreprise.
Ce système repose sur :
- un logo décliné pour tous les usages (grand format, petit format, clair, sombre, transparent),
- une palette de couleurs cohérente et accessible,
- des typographies hiérarchisées,
- des règles d’usage simples et claires, qui te permettent de créer tous tes supports facilement et avec cohérence en toute autonomie.
Cette cohérence et cette différenciation agissent comme un tremplin pour ta communication : ta marque devient reconnaissable, mémorable et prête à être déployée avec impact.
Faire appel à un designer, c’est gagner du temps et de la sérénité. Tu poses des bases solides, évites les erreurs qui ternissent l’image et assures une identité qui grandit avec votre projet.
Conclusion : l’IA n’est clairement pas la bonne solution
L’IA est un outil puissant, mais elle a ses limites. Elle peut aider à explorer des pistes, tester des idées ou aligner une équipe.
Mais une identité graphique c’est un système stratégique et cohérent, conçu pour durer, refléter ta vision, incarner tes valeurs et ta personnalité et amplifier ton message comme un véritable porte-voix.
Investir dès le départ dans un accompagnement humain fondé sur l’échange et l’expertise garantit une identité solide, unique et évolutive, capable de grandir avec le projet et de faire rayonner ta communication d’entreprise.
En résumé : l’IA peut inspirer, mais seul un designer humain peut créer une identité qui a du sens, qui dure et qui vous distingue réellement.